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K comme le K de Stockholm – Catherine Vieil (1727-1770)

Un jour, ils sont partis de l’endroit où ils vivaient. Certains à quelques centaines de kilomètres et d’autres à plusieurs milliers. Certains seuls et d’autres avec leur famille. Les raisons ? Elles peuvent être multiples. L’idée que l’herbe est plus verte ailleurs, le désir d’aventures, une passion, un besoin professionnel, l’exode… Un ChallengeAZ qui prend des airs de globe-trotter avec 26 individus qui ont eu la bougeotte à un moment de leur vie!

Catherine Vieil (1727-1770), sosa 935 & 952, de Marseille à Brest via Stockholm

Il n’y aucun doute! Si je devais faire un classement sur les différentes personnes de l’arbre familial qui ont voyagé, Catherine Viel figurerait sur les toutes premières marches du podium. En effet, Catherine est passée de la Méditerranée à la mer Baltique pour finir à la mer d’Iroise. J’ai du mal à imaginer les conditions de voyages à l’époque, surtout quand ceux-ci étaient ponctués de naissances.

Tout commence en 1727 à Marseille où Honoré Vieil et Marthe Lieutard, originaires d’Auriol, sont installés depuis quelques années. Le 22 octobre de cette année, ils font baptiser en l’église Saint-Martin, une fille née le jour même et qu’ils vont prénommer Catherine.

Eglise Saint-Martin et acte de baptême de Catherine Vieil – Wikipédia et archives des Bouches-du-Rhône

Quasiment 20 ans plus tard, Catherine entre dans un autre lieu de culte de Marseille, l’église Saint-Ferréol. Elle y vient pour s’unir, le 17 octobre 1747, avec Louis Denis Lavoy, un officier de la maison du Roi, natif de Saint-Sulpice à Paris. Pour le moment, on peut dire que c’est un parcours classique pour Catherine. Oui, mais savait-elle que ce mariage allait l’entraîner dans une vie de bohème sur les routes de France et des pays du Nord?

Acte de mariage de Louis Denis Lavoy et de Catherine Vieil – Archives des Bouches-du-Rhône

Louis Denis est issu d’une famille de comédien. Son père, Georges Guillaume Du Mont de Lavoy dit Lavoy, est le 50e sociétaire de la Comédie Française. Anne Françoise Dornay Dauvilliers, sa mère, est aussi montée sur les planches et est la fille de Nicolas que j’ai présenté à la lettre Y «Yoyoter de la touffe» de mon tout premier challengeAZ en 2019. Selon une expression bien connue «Les chiens ne font pas des chats», Louis Denis qui a baigné dans le milieu depuis sa naissance, a évidemment marché dans les traces de ses parents. C’est ainsi que Catherine a suivi son mari jusque dans les pays nordiques, où celui-ci a intégré la troupe de théâtre Dulondel qui se produit au Danemark et en Suède. On peut pratiquement reconstituer ses déplacements rythmés par les naissances de ses enfants.

De Marseille à Brest via Stockholm – Framacarte.org

En juillet 1747, Catherine se trouve à Rouen, paroisse Saint-Eloi, pour la naissance de Louise Françoise Aimée. 3 ans plus tard, elle est à Dunkerque, où Louis Denis est directeur de la comédie, et donne naissance à Marie Catherine en juin 1751. Entre 1754 et 1756, Catherine se trouve à Stockholm et met au monde 3 filles, Louise Marguerite, Louise et Marie qui sont baptisées en la chapelle de France de la ville. Louis Denis avait-il décidé de rentré en France? C’est possible car c’est à Bruges que naît Anne Louise en février 1759. Catherine a eu au moins encore un autre enfant, Jean, dont je ne sais rien hormis son prénom.

Famille Lavoye Vieil – Recherches personnelles

Bruges n’est pas uniquement synonyme de naissance pour Catherine, mais aussi de décès. Celui de son mari Louis Denis le 30 novembre 1758, paroisse Onze-Lieve-Vrouw, 2 mois avant la naissance d’Anne Louise. Catherine n’arrête pas pour autant de faire du chemin et celui-ci la mène jusqu’à Brest, où vit un des ses frères. C’est dans cette ville, paroisse Saint-Louis, que s’achève son périple. Elle y décède le 6 octobre 1770 et est inhumée le lendemain en présence de son fils Jean.

Acte d’inhumation de Catherine Vieil – Archives de Brest

Qui sait si Catherine n’a pas donné les goût des voyages à ses enfants? Louise Françoise Aimée , voir «Au long cour» du challengeAZ 2019, et Marie embarqueront à bord de l’Oracle le 14 avril 1774 à destination de Saint-Pierre en Martinique. Marie Catherine et Louise Marguerite iront un peu moins loin en allant à Bordeaux. Pour les autres, je ne sais pas ce qu’ils sont devenus, mais comme la patience est une qualité essentielle en généalogie, un jour peut-être!


Sources & crédits
Bizstories – Stockholm skriver historia #2
Wikipédia – Église Saint-Martin de Marseille
Archives départementales des Bouches-du-Rhône
Comédie Française – La troupe à travers les siècles
Archives départementales de la Seine-Maritime
Archives départementales du Nord
Archives nationales de la Suède
Les archives de l’État en Belgique
Les archives de Brest

6 commentaires

  1. Impressionnée par tous ces kilomètres à une si lointaine époque. Ce n’était pas du voyage en première classe j’imagine !

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