Un jour, ils sont partis de l’endroit où ils vivaient. Certains à quelques centaines de kilomètres et d’autres à plusieurs milliers. Certains seuls et d’autres avec leur famille. Les raisons ? Elles peuvent être multiples. L’idée que l’herbe est plus verte ailleurs, le désir d’aventures, une passion, un besoin professionnel, l’exode… Un ChallengeAZ qui prend des airs de globe-trotter avec 26 individus qui ont eu la bougeotte à un moment de leur vie!
Jean Marie Auguste Dupas (1849-1931), sosa 16, de Trans à Paris
Dans la multitude d’individus qui compose l’arbre familial, il y a ceux qui ont bougé et ceux qui sont restés. Il faut reconnaître que ces derniers sont les plus nombreux. Ils étaient «ancrés» dans leur lieu de vie et cela pour diverses raisons. C’est le cas pour la descendance de Guillaume Dupas et Julienne Bernardeau, les sosas 1024 & 1025 de mes enfants, qui se sont mariés aux Touches, dans la Loire-Atlantique actuelle, en 1678. Il a fallu pratiquement 200 ans pour qu’un de leur descendant, du moins de ceux que je connais, décide de s’éloigner de plus d’une centaine de kilomètres de la vallée de l’Erdre.
C’est au Clos de Trans (Trans-sur-Erdre à partir de 1920), le 11 avril 1849 que naît Jean Marie Auguste, fils de François Dupas et de Marie Letort. Il est le 2e d’une fratrie de 14 enfants dont seulement la moitié atteindra l’âge adulte.
En 1866, la famille de Jean Marie Auguste réside à Varenne aux Touches, mais il n’apparaît pas dans la composition de celle-ci dans les recensements établis cette année-là. Agé de 17 ans, il est encore un peu jeune pour être au service de la nation mais est possiblement en apprentissage de son futur métier dans la cordonnerie. Peut-être les obligations militaires vers ses 20 ans mais ce n’est qu’en 1872 qu’il refait surface bien loin de la Loire-Indérieure. Jean Marie Auguste est à Paris au 28 rue du Faubourg du Temple dans le 11e.
Le 28 avril 1872, Jean Marie Auguste déclare la naissance de Marie Antoinette, née la veille, comme étant sa fille et celle de Marie Louise Galisson, âgée de 20 ans. Ils ne sont pas mariés mais la question est plutôt de savoir s’ils sont venus ensemble à Paris, sachant que Marie Louise vivait probablement avec sa mère à Chantenay-sur-Loire, périphérie de Nantes, ou s’ils se sont rencontrés dans la capitale? J’aimerais vraiment savoir ce qu’il en est mais je doute d’y parvenir un jour. 2 ans plus tard, c’est Jean Marie Théophile, né le 15 octobre 1874, qui est déclaré à la mairie du 11e. Ses parents habitent maintenant au 32 rue de l’Orillon. Il faut attendre le 30 août 1883 pour que Jean Marie Auguste et Marie Louise officialisent leur relation et légitiment leurs 2 enfants.
Malheureusement, le mariage ne porte pas chance à Marie Louise car elle décède 1 an plus tard et est inhumée le 2 août 1884 au cimetière parisien d’Ivry. Jean Marie Auguste ne va pas rester longtemps seul. Il rencontre Lucie Marthe Bemelmans (voir «Illustre inconnu» du ChallengeAZ 2019) avec laquelle il va avoir 4 enfants : Lucie en 1886, Jeanne en 1888, Blanche en 1893 et René Olivier, mon grand-père (voir «Une forêt de Bondy» du ChallengeAZ 2019) en 1895. Jean Marie Auguste reconnaît la première mais visiblement ne juge pas utile de le faire pour les 3 autres. Toutefois, il ne va pas changer ses habitudes qui sont de faire les enfants d’abord et de se marier après. Ainsi le 20 avril 1896, à la mairie du 20e, Jean Marie Auguste s’unit avec Lucie Marthe. Comme lors de son premier mariage, le couple légitime ses enfants, à l’exception de Jeanne qui est décédée en 1893.
Jean Marie Auguste ne va pas quitter le 20e arrondissement par la suite . En 1926, il réside au 59 rue Julien Lacroix où la magie des agents de recensement le font miraculeusement rajeunir de 20 ans! Dommage que ce n’est pas été le cas de Lucie Marthe! Cette année-là, Jean Marie Auguste la conduit au cimetière de Pantin pour y être enterrée le 30 mars 1926. Il va lui survivre 5 ans, avant de s’éteindre le 24 février 1931 à l’hôpital Bicêtre, mais visiblement ne va pas la rejoindre à Pantin.
Par la suite, on peut se demander si les enfants de Jean Marie Auguste ont répété ce qu’il avait fait 2 fois, à savoir des enfants puis le mariage. En partie, je dirais! Blanche a eu un enfant hors mariage en 1914 mais n’a pu épouser le père de ce dernier car il est mort peu de temps après dans le conflit qui a suivi. René, mon grand-père, a fait comme sa sœur et a eu une fille en 1915 mais a officialisé l’année d’après et lui a donné 13 frères et sœurs.
Sources & crédits
Site officiel de la mairie de Trans-sur-Erdre – Histoire
Archives départementales de la Loire-Atlantique
Archives de Paris
Une drôle de tradition familiale ! C’est assez inhabituel pour l’époque…
Jaime bien cette tradition 😉
Revoilà le patronyme chouchou 😉 J’ai un certain nombre d’ancêtres aussi qui ont fait le parcours enfants puis mariage. Mais la plupart n’ont pas attendu autant et se sont mariés après la première naissance.
Je ne pouvais pas ne pas en parler 😊 Idem de mon côté, ils ont tous officialisé après le premier, quoique pour certains descendants 😉