I comme le I d’Ingouville – Lise Paris (1807-1835)

Un jour, ils sont partis de l’endroit où ils vivaient. Certains à quelques centaines de kilomètres et d’autres à plusieurs milliers. Certains seuls et d’autres avec leur famille. Les raisons ? Elles peuvent être multiples. L’idée que l’herbe est plus verte ailleurs, le désir d’aventures, une passion, un besoin professionnel, l’exode… Un ChallengeAZ qui prend des airs de globe-trotter avec 26 individus qui ont eu la bougeotte à un moment de leur vie!

Lise Adrienne Augustine Paris (1807-1835), sosa 117, de Pointe-à-Pitre à Ingouville

Jusqu’à maintenant, je vous ai souvent parlé des ancêtres qui avaient le voyage de la métropole vers les Antilles. Mais il y a ceux qui ont fait le trajet inverse, comme par exemple Lise Adrienne Augustine Paris.

Lise est née en 1807 à Pointe-à-Pitre. Afin de respecter les us et coutumes de la Guadeloupe, son père fait la déclaration de sa naissance que 2 mois plus tard à l’état civil. Ainsi, le 9 mars 1807, Joseph Paris, négociant, accompagné de 2 témoins, se présente pour déclarer que Marie Elisabeth Carrère, son épouse, a accouché d’une fille, le 18 janvier dernier, à laquelle il donne les prénoms de Lise Adrienne Augustine. La mère de Lise n’est autre qu’une des filles de Dominique Carrere, le chirurgien rencontré à lettre C de ce challenge.

Lise a moins de 6 ans quand elle fait son premier grand voyage. Elle et sa sœur Marie Josephine Eucharis Charlotte, d’un an sa cadette, accompagnent leurs parents pour la capitale. C’est dans celle-ci que va naître son frère Eugène vers 1814. Les 3 enfants restent en métropole avec leur mère, tandis que leur père repart en Guadeloupe en embarquant au Havre le 18 septembre 1815 à bord de l’Arthur.

En 1820, Lise, sa sœur et son frère deviennent orphelins de mère. Marie Carrère décède de maladie le 7 août à Sceaux. Est-ce après cet évènement que Lise et sa sœur se retrouvent dans une «pension de jeunes demoiselles» au 103 rue Faubourg Poissonnière? Peut-être. Quoi qu’il en soit, leur père rechigne ou omet de régler les frais de pension et d’éducation à l’établissement. Il est rappelé à ses obligations en novembre 1826 alors que ses enfants sont rentrés en Guadeloupe depuis au moins plus d’un an.

Le 4 mars 1826, c’est jour de noce à Pointe-à-Pitre. Ce mardi-là, Lise, qui est aussi appelée Elisa, convole avec Jean Louis Marie Antoine Burtel, un négociant natif de l’île et âgé de 32 ans. Les mariés sont bien entourés car on compte plus de 20 signatures en bas de l’acte de mariage.

Lise et Jean vont avoir 5 enfants mais malheureusement les 2 derniers sont nés sans vie respectivement en 1832 et 1833. Ces 2 drames consécutifs ont certainement fragilisé sa santé et peut expliquer son décès prématuré à Ingouville, en Seine-Inférieur, le 29 mai 1835. Lise avait 27 ans et était bien jeune pour mourir. C’est avec beaucoup d’émotion que je l’imagine embarquant à Pointe-à-Pitre sans savoir qu’elle effectuait son dernier voyage. Ingouville n’était pas une destination sans raison. En effet, a sœur Marie, mariée avec un Rouennais à Pointe-à-Pitre en 1825, y résidait. Cette commune était située aux portes du Havre avant d’en devenir un faubourg en 1852.

Juste pour informations, je dis merci à Filae. En effet, j’ai longtemps cherché où était décédée Lise et sans ce site, je pense que je chercherais encore. De plus, jusqu’à aujourd’hui (9 novembre 2023), je ne savais pas où étaient décédés ses parents. Durant l’écriture de cet article, j’ai refait des recherches et c’est ainsi que, toujours par le biais de Filae, j’ai enfin trouvé le décès de sa mère. En revanche, rien concernant son père pour l’instant, mais je ne désespère pas!

---

Sources & crédits
Archives Le Havre – Relation de l’arrivée du Roi au Havre, le 19 septembre 1749 et des fêtes qui se sont données à cette occasion.
Archives nationales d’outre-mer
Archives départementales de la Seine-Maritime
Geneanet – [AN ET-XIX-976] – Paris (Paris, France) – Archives notariales – DULONG Louis Henry (Liasses) | 01/09/1826 – 30/09/1826