Whaou! Quelle classe!

Un W sous forme d’onomatopée exclamative et appréciative, mais qui aurait pu convenir pour le S avec « Se mettre sur son trente-et-un ».

Je l’ai déjà évoqué dans certains billets de ce challenge, les tenues portées par les photographiés sur les vieux clichés sont quelquefois époustouflantes. C’est vrai que les passages devant le photographe devaient être assez rare à l’époque. C’est donc pour ces occasions que tout le monde arborait ses plus beaux vêtements et couvre-chefs. En un mot, ou plutôt en plusieurs, ils étaient ou se mettaient sur leur 31.

Mais quelle est l’origine de cette expression? Petite séquence nostalgie en pensant à mon premier ChallengeAZ. En effet, dans celui-ci je donnais la signification et l’origine d’expressions et l’associait à un ancêtre de mes enfants. La signification, je pense que tout le monde la connaît, mais un petit rappel ne fait jamais de mal. Se mettre, ou être, sur son trente-et-un, signifie s’habiller de manière luxueuse, mettre sa plus belle toilette ou se vêtir de beaux habits pour une occasion toute particulière.

Maintenant, qu’en est-il de son origine? On pourrait penser au 31 décembre où chacun se pare des plus beaux tissus de sa garde-robe pour fêter l’arrivée de la nouvelle année. Toutefois, ce n’est pas le cas. L’origine de cette expression est incertaine et il y a plusieurs hypothèses. La première, et la plus probable, renvoie au Moyen Âge. L’expression serait issue d’une déformation du mot « trentain », qui représentait un drap très raffiné, composé de trente fois cent fils et destiné aux vêtements de luxe. Le trentain n’étant porté que par des personnes riches, ce tissu était assez méconnu du reste de la population, qui aurait déformé son nom en prononçant « trente-et-un ». À l’époque, « se mettre sur » signifiait « mettre sur soi ». C’est ainsi que l’expression populaire « se mettre sur son trente-et-un » est apparue, signifiant s’apprêter pour une grande occasion. Une deuxième explication donne pour origine une tradition des soldats prussiens datant du XVIII^e siècle. Ceux-ci, tous les 31 du mois, devaient se présenter dans une tenue irréprochable pour l’inspection de leur supérieur. Ils recevaient aussi ce jour-là une prime. Enfin une petite dernière, qui laisse entendre que l’expression serait issue d’un jeu de cartes appelé le trente et un. Pour être gagnant, il fallait avoir le trente et unième point. Toutefois dans ce cas, rien n’explique pourquoi on dit « se mettre sur ».

Revenons maintenant à nos moutons et à mes vieilles photos. En vérité, tous ces ancêtres et proches rivalisent d’élégance et de beauté dans les clichés. Mais, il y en un qui se détache du lot. Sur celui-ci, un couple frise la perfection! Ils ont fait plus que de se mettre sur leur trente-et-un, ils sont magnifiques. Voici donc Henriette Clémence Auril (1880-1929) et son époux Marie Charles Maurice Monroux (1888-1957).

Visiblement une spécificité pour la Guadeloupe, le prénom usuel était le dernier indiqué sur l’acte de naissance! Clémence Auril appelée Ti-Mence par ses proches est une sœur cadette de Marie Auril (1882-1961), vue dans les lettres E et V, et sosa 31 de mes enfants. Cette photo est a été offerte à Louise Joséphine Léonie Clémence Couppé de Lahongrais (1862-1943), mère de Ti-Mence, avec ce petit mot au dos.

Maurice et Ti-Mence se sont mariés le 17 août 1912 à Pointe-à-Pitre. Est-ce une photo prise lors de leur mariage? Peut-être! Je sais pas quelles étaient les tenues portées par les mariés « békés » en Guadeloupe à cette époque.

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Sources & crédits
Fusion-acquisition : se mettre sur son 31
Le projet Voltaire – Se mettre sur son trente-et-un